Comme promis, mon bulletin suivant est consacré au montage d’un métier à broder. Avant de commencer une œuvre de broderie, il faut d’abord décider sur quoi on va broder. Je ne parle pas ici du tissu de base, mais sur quoi on va mettre le tissu pour broder. On reconnaitra facilement les tambours à broder qui sont souvent employés, mais ma préférence, c’est le métier à broder. Une analyse sur les avantages et les inconvénients des métiers et des tambours mérite un bulletin à part, alors ici je ne parlerai que du métier à broder. J’ai trouvé deux très bons sites qui décrivent le processus avec plus de détails que je ferai ici et il faut aussi noter que les métiers utilisés en France sont souvent un peu différents à ceux que j’utilise ici en Angleterre. Les sites dont je parle sont les suivants : broderieplaisir.eu https://www.broderieplaisir.eu/?p=504 et des aiguilles et de costumes le forum http://aiguillesetcostumes.forumactif.org/t855-technique-monter-l-ouvrage-sur-un-metier-a-broder Un métier à broder est divisé essentiellement entre deux mortaises et deux lattes. Agrafées sur les mortaises (en haut et en bas du métier) sont les coutisses, des bandes de forte toile (pas bien indiquées sur la photo suivante), tandis que les lattes sont des morceaux perforés où on met des chevilles (petites pièces en métal) à chaque bout qui servent à immobiliser les mortaises afin de régler la tension et créer une surface ferme sur laquelle on brode :
Jusqu’à présent j’ai commandé mes métiers à broder chez la RSN et on les vend en taille de 46cm ou 61cm. Les métiers sont nettement plus chers que les tambours et le prix est le plus grand inconvénient en ce qui concerne ce matériel, mais le métier à broder est extrêmement solide et durera très longtemps. Je ne raconterai que très brièvement ici le processus du montage puisque les sites ci-dessus ou tous les livres publiés par la RSN donnent une très bonne description détaillée de comment monter le métier correctement.
Tout d’abord il faut trouver le centre des deux coutisses agrafées sur les mortaises (l’une des deux est montrée sur le haut du métier ci-dessous) en mesurant la distance entre les trous trouvés sur chaque bout de la mortaise (dans lesquels sont glissées les lattes à gauche et à droite) et le marquer avec un crayon. Ceci ne se fait qu’une fois quand on se sert du métier pour la première fois puisque le centre sera réutilisé pour des ouvrages suivants. Ensuite, il faut trouver le centre du tissu sur lequel qu’on va travailler (ici le tissu de base est du calicot, pas teinté). Plier les bords du tissu, épingler le centre et puis aligner les centres du tissu et de la coutisse. Epingler les deux ensemble et coudre au-dessus des bords afin de fixer le tissu à la coutisse. L’image ci-dessous montre la coutisse sur la mortaise avec le calicot attaché (pas très apparent) :
Les lattes sont ensuite introduites et les chevilles sont mises dans les trous pour immobiliser les mortaises et régler la tension :
Comme on peut voir sur les images ci-dessus, une fois les chevilles en place, un autre ruban de sergé doit être fixé sur la base (ici en calicot). Il faut couper un morceau de ce ruban un peu plus long que le calicot, le poser et l’épingler sur le calicot et puis le fixer avec du fil au chinois (ou autre fil consistent) et des points de bâti. Une fois le ruban est fixé sur les deux côtés du calicot, on enfile un instrument vicieux qu’on nomme en anglais une « bracing needle » ou carrelet courbe en français (particulièrement utilisé dans la tapisserie d’ameublement) avec de la ficelle et on fait des tirettes en perçant le ruban du bas en haut et passant la ficelle au-dessous de la latte. Les tirettes attachent les deux côtés du tissu aux lattes. Il faut laisser un bon bout de ficelle pour l’enrouler sur les bouts des mortaises. Le voici quelques images du matériel utilisé :
Une fois les tirettes sont faites avec la ficelle, il faut les tirer jusqu’à ce qu’elles soient tendues, travaillant du centre vers l’extérieur. Au bout, il faut nouer la ficelle autour de la mortaise. Les lattes seront aussi ajustées, pour faire cela, il sera peut-être nécessaire de placer le métier en position droite sur le sol et avec le talon sur le bout de la mortaise en bas, appuyer et placer la cheville dans un trou situé plus bas sur la latte. Répéter sur chaque côté jusqu’à ce que la tension désirée soit achevée. Pour beaucoup de formes de broderie, la tension doit être très tendue, mais en appliqué, la tension du tissu de base doit être constamment changée : quand on applique le tissu, la tension est moins serrée tandis que quand on brode les bords ou les pose des cordes, il faut la serrer. Cela aide à empêcher le plissage (qui est ma véritable bête noire !) et la déformation du tissu. Prochain bulletin, transférer le dessin !