En mars, 2019, j’ai participé à un atelier de deux jours à Rugby au Royaume-Uni, donné par une formatrice de la R.S.N., Sarah Smith. L’atelier de Sarah a été basé sur son kit qui s’inspire d’une broche fabriquée par le joaillier catalan, Lluís Masriera. Le dessin combine le passé plat empiétant et quelques éléments de la broderie au fil d’or. L’une des raisons pour laquelle j’ai participé à cet atelier était, la beauté de ce dessin à part, de ressayer le passé plat empiétant. Lors de la préparation de mon certificat de la R.S.N., je devais faire un module en passé plat empiétant et je dois avouer que ce n’était pas une expérience très réjouissante – j’en dirai plus dans un autre billet car je veux rester positif dans celui-ci car ce projet était une expérience très positive.
Après avoir fermement mis les tissus de base dans le tambour, nous avons fait des tout petits points de sable partout dans le dessin. La raison pour laquelle nous faisons ces points, c’est de sécuriser deux couches de tissu. La couche supérieure sur laquelle le dessin est imprimé, est en soie, et la couche en-dessous est en calicot. Le calicot fournit une base plus solide parce que si nous brodions sur la couche en soie sans base de calicot, on la déchirerait facilement étant donné la fragilité du tissu. Les points de sable sécurisent les deux couches lorsqu’on brode, la couche supérieure est tenue en place et cela évitera le plissage. Dessous, nous pouvons voir la pièce dans le tambour ainsi que les points de sable et le début de la première feuille en passé plat empiétant.
Dans les images suivantes, nous pouvons voir comment les feuilles en passé plat empiétant s’avancent. Ce point s’appelle parfois « la peinture à l’aiguille ». En introduisant peu à peu des couleurs variées dans les rangées de points de longueurs différentes, on peut produire une image qui reflète un objet réel. Nous pouvons voir cela dans les feuilles. J’ai d’abord produit un contour en point fendu, et puis, commençant à un point central, j’ai sorti le fil de l’intérieur du dessin et j’ai piqué par-dessus le contour en point fendu. Ceci crée une forme bien nette de la feuille. Ensuite j’ai continué jusqu’au bout de la feuille en alternant les points longs et les points courts bien serrés. Après, je suis retourné au point de départ, mais cette fois-ci, j’ai sorti le fil en fendant un point de la première rangée et puis piqué dans le dessin vers la nervure centrale de la feuille. En principe on devrait faire un point long dans la deuxième rangée après avoir fendu un point court de la première et un point court dans la deuxième rangée après avoir fendu un plus long de la première. Cependant, cela ne marche pas toujours comme ça, surtout dans des parties très petites avec des angles plus aigus.
Sur la quatrième image, on peut voir quatre feuilles remplies. Le passé plat empiétant ici n’est pas aussi strict que je devais produire pour mon travail de certificat puisque je ne travaillais pas ici d’une photo et je n’avais pas à récréer une large gamme de nuances de couleur. Ici les feuilles nécessitent juste une variation de couleur afin d’avoir un air naturel. Vous pouvez voir que Sarah, la formatrice, nous a demandé d’ajouter de la cannetille torsadée en or pour le contour de la feuille ainsi que de la cannetille torsadée en argent pour les bouts ronds de la feuille. A la fin de l’atelier de deux jours, il était temps de le ramener à la maison et le finir !